Top 5 des secteurs d'avenir en Afrique

Avec ses 60% de terres arables non cultivées, l’Afrique constitue l'avenir du secteur agro-alimentaire.  Pourtant, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne sont encore pointés du doigt pour le sous-développement de la filière : la sous-exploitation des terres arables et un retard de mécanisation du secteur agricole en constituent les facteurs principaux. 

Un rapport de la Banque mondiale assure que l’agroalimentaire dispose des moyens de peser mille milliards de dollars d’ici 2030. Alors que l’agriculture et l’élevage représentent 23% du PIB du continent et emploient près de 55% de la population active, les gouvernements et les acteurs privés ont fait de l’agroalimentaire une priorité. 

OBARA capital, premier hedge fund africain, a d’ailleurs invité les États africains à investir stratégiquement dans ce domaine. Selon eux, « investir dans l’agro-industrie en Afrique c’est investir efficacement dans son développement ». D’ici 2050, il faudra 9000 Mds $USD d’investissements cumulés pour nourrir le monde selon une étude de la FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture). 

Selon l’ONU, la population africaine devrait doubler d’ici à 2050 et atteindre environ 2 milliards d’habitants. Cette explosion démographique va donc : 

1) accroître considérablement les besoins en infrastructures et 

2) développer des aires urbaines toujours plus étendues dans les grandes métropoles. 

Ces deux phénomènes conduisent les promoteurs immobiliers africains et étrangers à s’intéresser de plus près à ce marché, que ce soit pour en matière d'immobilier commercial, touristique ou d’entreprise. Les grandes agglomérations sont les cibles prioritaires des investisseurs et des promoteurs. Par exemple, le Groupe Duval, implanté depuis 2010 sur le continent, est un poids lourd du secteur immobilier en Afrique de l’Ouest francophone. Au Bénin, le Groupe participe à la construction de 20000 logements ainsi que divers bâtiments d’Etat.

Portée par la téléphonie mobile ou les Technologies de l’information et de la Communication (TIC), l’Afrique est en pleine transition numérique. Cette révolution technologique connaît des élans inégaux en fonction des pays et régions du continent, et de fortes disparités subsistent en (notamment en Afrique subsaharienne). Pourtant, ce secteur génère des emplois à toutes les échelles : du réparateur de téléphones à l’ingénieur en télécommunications, en passant par le vendeur de crédit téléphonique et le développeur informatique. Les gouvernements ont compris l’importance de développer ce secteur porteur. Ils investissent dans l’enseignement supérieur et dans le domaine de la tech, notamment pour pallier le manque de compétences. Selon l’IFC (International Finance Corporation), 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne vont nécessiter des compétences numériques d’ici à 2030, et le marché lié à la formation numérique devrait représenter près de 130 milliards d’euros. 

Le Nigéria a quelques longueurs d’avance dans le secteur des TIC : il représente à lui seul 82% du marché et concentre une grande partie des talents formés au numérique. En juillet 2022, le pays a même bénéficié d’une enveloppe de 820 millions d’euros de la part de l’Union européenne pour développer son économie numérique : une partie de ce financement servira à lancer un programme de formation destiné à un million de développeurs.

Enfin, certaines organisations telles que l’Agence Française de Développement (AFD) ou les organisations pour l’innovation comme AfriLabs et Afric’innov accompagnent les entreprises tech en Afrique. Ces dernières années témoignent de la réussite des programmes lancés par ces organisations notamment avec l’apparition de nouveaux services digitaux, allant du « Uber » local aux systèmes de paiement mobile.

Le secteur de la mode en Afrique est passé d’une industrie marquée par les créations artisanales et locales à une industrie internationale,  source d’inspiration pour des milliers de créateurs à travers le monde. De plus en plus, les créations africaines attirent les regards par leur originalité, leur authenticité et leur grande diversité. À titre d’exemple, l’Institut Français de la Modae et Birimian - première société d’investissement déstinée aux marques de luxe de culture africaine - ont annoncé en 2021 le lancement de « IFM-Birimian Accelerator x Africa », un programme d’accélération pour que les créateurs du continent puissent accéder à la scène internationale grâce à des financements et un accompagnement des experts du secteur durant dix mois. Pour cette première édition, des créateurs originaires du Ghana, de Côte d’Ivoire, du Rwanda, du Burkina Faso ou encore d’Afrique du Sud ont été sélectionnés.

Ces dernières années sont d’ailleurs marquées par la multiplication d’événements célébrant la mode africaine, allant de la Fashion Week de Lagos à la South African Fashion Week. On assiste sans aucun doute à une prise de conscience collective : la scène créative africaine se révèle au grand jour et ne laisse personne indifférent! 

Le secteur cinématographique en Afrique a connu un essor monumental ces dix dernières années qui s’est traduit par la création de « festivals du film » en Afrique ou encore par la nomination de longs métrages au festival de Cannes. 

Avec près de 2500 films produits chaque année, Nollywood – industrie cinématographique nigériane et deuxième puissance cinématographique mondiale - est devenu un acteur majeur de cet essor et reflète bien l’internationalisation de ce secteur en Afrique. Si elle ne génère « que » 5 milliards de dollars contre 12 milliards de dollars aux Etats-Unis en 2019, la crise du Covid-19 a considérablement accéléré les choses. 

Des acteurs internationaux comme Netflix ou Canal+ promeuvent également le cinéma africain à travers le monde, notamment grâce à des programmes lancés par Canal+ ou des rubriques destinées aux productions africaines sur Netflix.

Ces cinq secteurs en plein essor reflètent la transformation du continent africain, et surtout la multitude d’opportunités qui s’y trouvent.